Le sable et la perle (1989)
Trio pour percussion, guitare et harpe (12’30 »)
Percussion : vibraphone, marimba, crotales.
Création le 22/3/90 à Paris (La Sorbonne) par le trio Microméga.
Éditions Jobert
CD RUS 555050.2 Bernard Heulin, Thierry Mercier et Véronique Ghesquière
Dans le livret du premier CD consacré à l’œuvre de Lemaître, Claude-Henry Joubert écrit dans son texte « Le passeur » qu’il n’y a « aucun son tenu dans cette pièce qui mêle guitare, harpe, vibraphone, marimba et crotales; et pourtant des masses, des étendues. C’est l’écriture du sable, l’écriture du grain et de la quantité, de l’unique et du multiple. C’est une musique de l’écaille, du bec et de l’ongle mais aussi celle de l’ampleur. L’oreille hésite sans cesse entre la masse et le détail. Ce jardin là est bien proche des jardins bouddhiques où l’attention du visiteur est sollicitée par de fins sillons ordonnés dans lesquels se dévoile lentement la totalité de l’univers. Si l’oreille de l’auditeur est capable de distinguer les grains rugueux, disparates, chaotiques, elle saura découvrir la perle, la rondeur, la perfection, l’éclat, l’éclat fragile, vivant, cet éclat qu’on nomme orient. Orient, c’est sans doute le mot qui convient à cette pièce aux résonances lointaines. Orient, ce reflet nacré qui rappelle la couleur du ciel au lever du soleil ».
Dans la revue Percussions n°15 de juin 2004, Nathalie Dumesnil tient à mettre en valeur les jeux « sur les résonances (harmoniques, scintillement des crotales, accords du vibraphone), la masse (trémolos, glissandos, balayage sur les cordes de la harpe, souvent dans des nuances comme venues de nulle part, mixant les timbres des cordes pincées aux sons étouffés du marimba) et l’unique (notamment l’accord initial ff ). Cette œuvre nous emmène dans des contrées lointaines, lumineuses, dans un temps suspendu ».
Pierre Albert Castanet