Totem (1989)
pour marimba (8′) – A Bernard Heulin
Nombreuses exécutions en France, Italie, Allemagne, Argentine, Slovénie…
par Bernard Heulin, Thierry Miroglio, Raphaël Aggery, Annunziata Dellisanti, Heiko Schäfer, Fabian PerezTedesco, François Moreau
Éditions Jobert
Dans le programme du concert du 14/01/02 à Lyon, Colin Roche parle du titre de la pièce pour marimba : « Ancêtre et protecteur d’un clan, le totem est objet de devoirs pour ceux qui s’en reconnaissent héritiers. Dans cette pièce soliste pour marimba, il est question d’objet protecteur, polarisateur des énergies. Ce La, qui se déploie lentement, d’abord étouffé puis à travers des résonances, trémolos et rebonds divers, s’ouvre sur des espaces sonores proliférant aux sonorités très fines. Cette œuvre pour marimba solo est avant tout fondée sur la recherche des couleurs de l’instrument. Tout comme le timbre boisé du marimba n’est pas sans rappeler l’objet totémique de certaines tribus, Dominique Lemaître l’ornemente de multiples détails littéralement sculptés dans le son (le mot marimba signifiant d’ailleurs « le bois qui chante ») ». Nathalie Dumesnil dans son article pour Percussions n°15 publié en juin 2004 évoque un autre soliloque : « Totem révèle quelques parentés lointaines avec Après le silence 2 : boucles, trémolos en crescendo – decrescendo, dialogue avec le silence… dans une palette sonore extrêmement délicate. Autour de la note (étouffée) La, déployée sur toutes les octaves, l’écriture évolue vers une alternance de rebonds, traits brefs entrecoupés de silences, jeux de prolifération… jusqu’aux magnifiques accords en trémolos, évoquant l’Angklung javanais, qui concluent cette pièce – ô combien – poétique ! Une grande maîtrise des nuances et des trémolos est nécessaire pour nous amener à ce nirvana sonore. Bernard Heulin – dont le jeu particulièrement subtil convient à merveille – en a assuré la création… ».
A noter que le plasticien Alain Silly a réalisé une sculpture en rapport avec ce solo de marimba.
Pierre Albert Castanet